vendredi 13 mars 2015

Semaine 8 : Nelson, les deux Princesses et le Python



Ces deux dernières semaines, nous avons parcouru ensemble les chemins de la compassion et de la gentillesse…

… comment suivre ces chemins peut nous rendre heureux…

… comment nous pouvons nous mettre en chemin en commençant par de tout petits pas... 

... qui nous mèneront loin lorsque nous choisissons de les répéter jour après jour

Aujourd’hui, j’ai eu envie de clore ce chapitre de Science of Happiness, en vous faisant partager une extraordinaire histoire de don.


Cette histoire se passe en Afrique. C’est celle de Nelson, un de mes amis ougandais. Il nous l’a racontée, à mon mari et à moi, devant les fourrés où logeait un python, lors de notre dernière visite en Ouganda à l’été 2014.


Nelson, les deux Princesses et le Python

Qui est Nelson ?


Nelson, dans une école du bidonville de Kibuye, Kampala    
Nelson a 3 ans lorsque son père disparaît.

Sa mère lui fait alors une promesse : sa vie sera meilleure que la sienne, dans un Ouganda qui se relève à peine des années de guerre civile.

A force de courage, de détermination et de sacrifices, Nelson termine le cycle de l’école primaire, puis c’est le collège, le lycée et enfin l’université et une licence en mécanique brillamment obtenue.

La consécration de tant d’efforts sera en réalité une terrible désillusion : Nelson frappe à toutes les portes, mais seul, sans appuis, toutes se ferment. Alors, il décide de prendre un modeste poste de mécanicien automobile dans un garage, après tout c’est encore de la mécanique.

Bientôt, son courage va faire briller de la lumière sur son chemin : il ouvre son propre garage et se révèle un entrepreneur hors pair. Grâce à son parcours universitaire, il est capable de répondre à des appels d’offres, et gagne bientôt comme clients l’ONU et plusieurs organisations internationales.

Nelson pourrait se consacrer exclusivement à sa réussite, quand la vie vient de nouveau frapper à sa porte…


Les deux Princesses et le Python



Les 2 princesses devant leur ancienne maison    
 En 2011, de retour d’un déplacement dans l’Est du pays, Nelson traverse le petit village de Mityana où règne une grande agitation.

Un homme, gardien de vaches, vient d’être tué et avalé par un python. On retrouve le python, on le tue, on l’ouvre pour extirper l’homme, mais il est trop tard.

A côté de lui, une femme et deux petites filles pleurent. A leur chagrin s’ajoute l’impasse de la misère : elles n’ont rien, et même la toute petite case qui leur servait de toit leur est enlevée, c'était un "logement de fonction".

Alors, Nelson s’approche de la mère des deux petites. Il lui fait à son tour une promesse : la moitié de ses économies seront pour ses filles, pour qu’elles puissent aller à l’école. Tous les trimestres il paiera leurs frais de scolarité.

Le don de l’éducation qu’il a reçu malgré les difficultés de la vie sera transmis, les fillettes pourront un jour briller de la joie et de la reconnaissance pour ce don reçu, sans la culpabilité qu’il connaît bien face aux sacrifices consentis par sa propre mère.

Mais cela ne suffira pas.

Dans son village natal, un homme accepte de prendre la mère pour épouse. Il refuse les enfants. Elle part sans retour, laissant les deux petites seules.

Enfin, pas complètement seules.

Car Nelson tient sa promesse. Puisque leur maman n’est plus là, il pourvoira en plus à leur logement, à leur nourriture, à leur habillement. Et puisque l’école publique du village est médiocre, il les inscrit dans une bonne école privée. 


L'éducation est un don qui se transmet et se multiplie


6 des 15 enfants dans leur hébergement actuel    
Aujourd’hui, les deux petites filles ont grandi, elles ont 9 et 7 ans.

Et elles ne sont plus seules : avec l’aide de quelques amis de la capitale, de quelques hommes et femmes bienveillants du village, ce n’est plus 2 enfants que Nelson sauve d’une vie d’errance dans la rue, mais 15. 

Son projet en 2015 ? Construire pour les 15 orphelins une Maison des Enfants à Mityana, avec des vrais lits, des bureaux pour étudier et une salle de jeux.


Nelson est le co-fondateur et directeur bénévole d’Africa Future Glory, ONG ougandaise.  Nous, Benoît et Magali, fondateurs des Ecoliers de Kampala, ressentons chaque jour une immense fierté et grand bonheur de travailler avec lui à construire un monde meilleur pour les enfants de Mityana et des bidonvilles de Kampala.


Au programme, la semaine prochaine !

La semaine prochaine, cette fois c’est promis, nous aborderons le dernier volet de nos relations aux autres ! 

Ou comment la coopération, la réconciliation et la confiance dans nos interactions avec les autres nous rendent heureux.


Avec au programme, un zoom sur les travaux de 2 immenses professeurs : Jack Kornfield et Fred Luskin. 

Leur approche a été pour moi une révélation, à n’en pas douter les 2 chercheurs qui m’ont le plus touchée et influencée sur l’ensemble de Science of Happiness.

D’ici là, tous vos commentaires sont les bienvenus pour faire vivre et progresser ce blog !

Ce blog et ses articles sont ouverts, n’hésitez pas à partager ce que vous y aimez !!


Pour aller plus loin

L’histoire de Nelson a été retenue pour participer au concours « Histoires de don » organisé par Webassoc. Pour découvrir d’autres histoires, c’est par là !

Les Ecoliers de Kampala, ce sont chaque mois 2 à 3 histoires petites et grandes de générosité en action et en images. Pour les recevoir c’est tout simple : un like sur la page Facebook ;-)

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